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Musique

Conversation avec Timéa

Quelques semaines après ses deux concerts à Nancy et Vandœuvre dans le cadre de RUN 2023, nous retrouvons la chanteuse Timéa. Le temps d’une joyeuse conversation téléphonique avec Théodora Maurice, de la médiathèque Jules Verne de Vandœuvre, elle évoque son parcours, ses projets musicaux et son rapport à la scène.

Q: Bonjour Timéa ! Peux-tu te présenter en quelques phrases?

R: Moi c'est Timéa, je suis une artiste, autrice, compositrice et interprète. Je fais de la musique depuis toute petite. J'ai commencé avec le piano, puis la guitare et j'ai fait un peu de basse plus tard. J'ai commencé à composer au collège et après j'ai eu quelques groupes de reprises pop-rock au lycée puis en études supérieures vers 2018. J'ai enregistré ma première chanson en 2018 lorsque je suis arrivée à Chambéry pour mes études qui étaient un mélange entre la gestion d'entreprise culturelle et le conservatoire de musique. J'étais donc entourée de pas mal de musicien·nes, ce qui était chouette. C'est là que j'ai eu mes premières expériences en studio.

Q: Quand as-tu commencé à composer en ton nom propre ?

R: J'ai commencé un an après en 2019, puis en 2020 j'ai rencontré un beatmaker de Rennes qui s'appelle Roolio qui a fait les prod de mon premier EP "Moro" sorti en juin 2021. On a beaucoup travaillé ensemble et fait la plupart de nos morceaux à distance pendant le covid, puis on en a sélectionné cinq pour faire cet EP plutôt hip-hop sous autotune avec des prod plus axées rap.

Q: Comment présenterais-tu ta musique aux personnes qui ne te connaissent pas encore ?

R: Ma musique a beaucoup évolué depuis mes débuts. Aujourd'hui, je dirais que je fais une sorte de r'n'b alternatif imprégné de musique électro avec des inspirations comme 070 Shake, Shygirl ou FKA Twigs.

Q: Lorsque je t’écoute, je suis impressionnée par la fluidité de ton flow qui témoigne à la fois d’un grand travail sur la diction et de l’écriture de paroles adaptées aux instrus. C’est quoi pour toi le morceau ou la chanson idéale ?

R: J'aime beaucoup les textes en français auxquels on peut d'identifier, qui transmettent des émotions. L'écriture ne vient pas forcément au premier plan. J'aime beaucoup les musiques dans lesquelles le texte est fort avec peu de mots ; des images et des phrases qui procurent des émotions facilement.

Q: Je remarque que la plupart de tes morceaux sont composés par d’autres, tandis que tu écris les paroles. Est-ce que tu as la volonté à l’avenir de composer tes propres instrus ?

R: Exactement ! Pour le premier EP "Moro", c'est Roolio qui a composé les tracks et pour le second "Chrysalis" j'ai co-composé l'intro et le morceau "Je te cherche". Pour le prochain projet de quatre titres qui va sortir bientôt, j'ai composé tout un morceau à la guitare qui dormait dans mon ordinateur et qu'on a réarrangé. Récemment, je me suis mise à la production. Je fais pas mal de loop et le but va être de plus co-composer pour que les prod me ressemblent un peu plus à l'avenir.

Q: Chrysalis, ton précédent EP, est sorti en mai 2022. As-tu de nouveaux morceaux ou de nouveaux projets en cours ?

R: Cela va être un petit EP de quatre titres qui va s'appeler (je ne sais pas si j'ai le droit de le dire mais c'est pas grave!) "Loin du vrai proche du merveilleux" et qui sortira au mois de juin si tout se passe bien. C'est un projet qui se rapproche plus des influences que je t'ai données (070 Shake, Shygirl, etc.) et qui me ressemble plus. C'est moins trap, moins rap.

Q: Le 1er avril dernier, tu es montée sur scène à deux reprises dans le cadre de RUN 2023, à la médiathèque de Vandœuvre et à l’Autre Canal de Nancy. Comment c’était pour toi ?

R: C'était la première fois que je faisais un concert dans une bibliothèque et aussi devant ce type de public, qui n'est pas un public devant lequel j'ai l'habitude de performer. On a un peu adapté le set. Au début on voulait faire une version acoustique mais on n'a pas eu le temps de la préparer. On a donc fait les chansons avec les prod. C'est une bonne surprise car le public était plutôt réceptif et je me souviens que j'ai réussi à le faire chanter. A la fin, il y a quelques personnes qui sont venues me voir, c'était chouette. Je trouve ça important de s'adresser à tous types de publics et cela permet d'élargir le nombre d'auditeur·ices qui peuvent m'écouter. Plus tard, le set à L'Autre Canal était cool aussi. C'était peut-être plus confortable car j'avais la place et je pouvais me lâcher. C'étaient deux expériences différentes mais toutes aussi cool.

Q: Bien que les choses évoluent beaucoup depuis quelques années, les musiques actuelles, dont le rap, continuent d’être majoritairement masculines, que cela soit sur scène, en studio, dans les labels, etc. Est-ce que cela représente quelque chose pour toi de prendre le micro en tant que rappeuse ou chanteuse féminine ?

R: Je ne pense pas me considérer comme une rappeuse car je chante plus, mais je reste une femme dans le milieu de la musique actuelle. On est beaucoup mais on n'a pas la visibilité. Mais je trouve que ces derniers temps il y en a de plus de plus et c'est trop chouette pour les jeunes femmes qui veulent se lancer car elles ont de plus en plus d'exemples. Moi, le premier exemple à qui me raccrocher et qui m'a vraiment motivée à commencer la musique et aussi le rap c'est l'artiste 070 Shake que j'ai découverte au lycée.

Merci à toi & au plaisir de te revoir sur scène !

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