Une journée pour acquérir les fondamentaux
Depuis les années 1960, l'art urbain regroupe des propositions artistiques protéiformes inscrites dans l'espace public. À travers le graffiti, le street art mais également le néo-muralisme, les artistes du monde entier jouent et créent avec les villes, interrogent nos regards et bousculent nos rapports à ces contextes spatio-temporels. Les témoignages vécus se croisent avec les traces des œuvres souvent disparues, documentant ainsi cette histoire plurielle qui continue de s'écrire.
La première journée des Rencontres urbaines de Nancy – RUN 2022 édition 1 – programmée le 21 mai, s'intéresse aux fondamentaux de l'art urbain envisagé comme un champ de l'histoire de l'art, avec ses méthodes d'analyse, ses outils théoriques, ses ressources, ses acteurs. Le programme de cette journée, conçu par Cécile Cloutour, coordinatrice de la Fédération de l'Art Urbain, réunit les interventions de chercheurs et d'artistes et met plus particulièrement l'accent sur deux disciplines développées au sein des pratiques artistiques urbaines : l'écriture et le pochoir.
Les intervenants
Cécile Cloutour, modératrice de la journée #1
Diplômée de l'École du Louvre, elle conclut en 2017 son cursus d'histoire de l'art par un travail de recherche consacré à l'art urbain et ses enjeux terminologiques. En 2018, Cécile Cloutour est chargée de mission pour l'Étude nationale sur l'art urbain. Elle est aujourd'hui coordinatrice générale de la Fédération de l'Art Urbain.
Christian Omodeo
Fondateur de Le Grand Jeu, librairie indépendante spécialisée dans le domaine des cultures urbaines, il travaille aussi comme commissaire d'exposition (Fire on Fire, 2019-20) et accompagne la Ville de Nancy dans la structuration des Rencontres Urbaines de Nancy.
Nicolas Gzeley
Auteur, journaliste, photographe, commissaire d'exposition et graffiti-artiste. Fondateur du site d'information Spraymium Magazine, il est actuellement administrateur de la Fédération de l'Art Urbain en charge du projet Arcanes, le centre national des archives numériques de l'art urbain.
François Chastanet
Architecte, designer graphique et dessinateur de caractères, co-fondateur de l'atelier TypoMorpho basé à Bordeaux, il explore les relations entre architecture et signe écrit dans un monde culturellement globalisé.
Lady. K
Active sur la scène urbaine depuis son adolescence, elle s'est rapidement imposée dans le milieu très masculin du writing grâce à un nouveau style qui mixe lettres bâton, calligraphie anglaise et signes scientifiques. Artiste polyvalente, elle s'intéresse aux porosités entre art et science, entre culture populaire et savante dans une œuvre iconoclaste qui renverse les clichés.
BABS
Artiste français autodidacte, il est considéré comme l'un des meilleurs writers de sa génération. La lettre constitue la base inaliénable de son travail dans les souterrains du métro comme à l'air libre. Il dévoile une autre facette de sa personnalité chargée d'histoire et d'émotion à travers sa peinture sur toile où dominent l'abstraction, le mouvement et l'énergie.
Ulrich Blanché
Chercheur spécialisé dans le street art, à l'université de Heildelberg (Allemagne) depuis 2012, il est expert de l'œuvre de Banksy et publie plusieurs travaux consacrés à l'artiste, ainsi qu'au graffiti et au pochoir. Il travaille actuellement à un projet de recherche sur l'histoire du pochoir dans le street art.
Poch
Féru de l'univers punk-rock et des années 80, il peuple les murs de personnages à taille réelle, anachroniques, comme des instantanés d'une époque révolue. Des logotypes à l'acrylique aux collages in situ, il pratique de multiples techniques, avec une préférence marquée pour le pochoir et la bombe.
RNST
Créateur pluridisciplinaire, il mène son combat contre toute forme d'académisme au gré de portraits qu'il décline sur toutes sortes de supports, dans la rue mais également en atelier. Il milite en permanence pour dénoncer les conditions de vie des clandestins, migrants, ouvriers, dans un cri muet contre l'indifférence et les injustices dont ils sont les victimes.
Simon Grainville
Titulaire d'un master de recherche sur la réappropriation des tableaux du XIXe siècle dans le street art (Sorbonne Université), il entame en 2021 une thèse de doctorat à Paris-Nanterre et bénéficie la même année d'une bourse de recherche du Centre Allemand d'Histoire de l'Art de Paris (DFK) à l'occasion du sujet annuel Street Art.
Camila Goulart Narduchi
Doctorante en Arts et Sciences de l'Art à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle travaille majoritairement sur le graffiti et le picho brésiliens. Ses recherches portent aussi sur le Street art en général et la notion de culture urbaine en particulier: les dichotomisations, les hiérarchies, et l'évolution des conditions matérielles et sociales dans ce champ.
Sabrina Dubbeld
Docteure en Histoire de l'art contemporain et chercheuse associée au laboratoire HAR (Paris-Nanterre), elle travaille sur différentes thématiques liées à l'art urbain, notamment au Deutsches Forum für Kunstgechichte dans le cadre du sujet annuel Pratiques urbaines. Elle poursuit des activités d'enseignement, de critique d'art et de commissaire d'exposition depuis 2013.