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Musique

La place du rap à la télévision française et dans les médias

Par Lucie Perrin

Le rap, véritable phénomène culturel mondial, a transcendé les frontières de la musique pour devenir une force sociale et artistique incontournable. En France, son ascension a été particulièrement marquante, définissant un paysage musical dynamique et reflétant les réalités sociétales. Cependant, le chemin du rap vers la reconnaissance à la télévision française et au sein de la société n'a pas toujours été linéaire. Au cours des dernières années, et notamment la dernière décennie, le rap a évolué d’une manière constante. Roi du stream, le rap a grandi avec son époque et s’est adapté à la société. 

Les débuts du rap à la télévision

Le rap à la télévision française est arrivé en 1984 avec l’émission culte H.I.P H.O.P présentée par Sidney. La première émission de rap au monde est en France ! 

Tout d’abord sur Radio 7, l’émission bascule sur TF1 en janvier 1984. Entièrement hip-hop, la présentation de l’émission était rappée et présentée par un animateur noir, grande avancée pour l’époque.Il a accueilli de nombreux invités tels que Sugarhill Gang, Herbie Hancock ou Afrika Bambaataa. L’émission ne s’arrête pas au rap et inclut le breakdance dedans : un certain Didier Morville (le futur JoeyStarr) a déjà dansé sur le plateau, tiens tiens... Toute une génération a été marquée par H.I.P H.O.P et a appris à aimer le hip-hop grâce à son rendez-vous hebdomadaire devant leur télé.

Après un franc succès qui dure un an, l’arrêt de l’émission suppose la disparition du hip hop des médias et de la télévision française.

 

Rapline est une autre émission culte à la télévision française. L’émission a passé 3 ans sur les petits écrans, entre 1990 et 1993. Le succès de l’émission s’est fait bien après sa disparition. Olivier Cachin est l’animateur de l’émission. 

RUN vous propose un article où le présentateur revient sur l'émission, cliquez ici.

Le rap, en ascension durant les années 1980 et 1990, essaye de revenir auprès de la télévision pour gagner du terrain dans l’industrie musicale.

Cependant, et pendant de longues années, le rap est maltraité par la télévision qui ne connait pas toujours bien le sujet. Entre les interviews catastrophiques et les invitations des rappeurs pour la “bonne image”, le rap en a vu de toutes les couleurs avant de se faire de nouveau une place, un peu plus sereine. 

L’évolution du rap à la télévision

Une perception remplie de stéréotypes

En 1988, le rap était déjà présenté à la télé française avec un biais négatif, associé à la pauvreté et au danger : "Le rap est une mode qui vient de New York City et de ses banlieues crades.". (Source : Brut VIDEO. Voilà comment la télévision française présentait le rap il y a 30 ans (francetvinfo.fr))

D’entrée de jeu, la télévision française catégorise et stigmatise ; l’association du rap aux « banlieues crades » parle aussi de mépris de classe pour la culture des quartiers.  C’est ainsi que pendant des années, tous les clichés associés au rap (délinquance, violence, pauvreté, inculture…) ont été systématiquement imposés à tous les acteurs et actrices de la scène. Avec son incompréhension (volontaire?) de ces codes spécifiques et la remise en cause de sa légitimité culturelle, la télé est partie d’un mauvais pied avec le rap. Voyons ensemble son évolution.

“Contrairement aux apparences, vous êtes rappeur. Je dis ‘contrairement aux apparences’ parce que vous êtes blanc, pas très musclé, vous ne voulez pas ‘niquer la France’ et vous savez conjuguer les verbes au présent de l’indicatif, et c’est très bien, bravo !” Cette phrase, classiste et raciste a été prononcée par Thierry Ardisson dans l’émission Salut les terriens en accueillant Orelsan en 2015. Nous sommes dans une stéréotypisation extrême des rappeurs français. Ce n’était pas la première fois et ce ne sera pas la dernière fois que cet animateur fera ce genre de remarques face à un rappeur. 

RUN vous propose comme vidéo d’introduction “Le rap doit-il boycotter la télé ? | La Chronique Sale

Dans cette vidéo, un chroniqueur de Booska-P donne son avis :  le monde du rap n'a pas besoin de la télévision parce qu’il a ses propres médias, qui lui suffisent. Le rap ayant conquis le monde digital, la télévision ne lui serait d’aucun soutien ni d’aucune utilité. Néanmoins, la visibilité grand public que donne la télévision serait quand même un peu désirable... La chronique sale fait une bonne mise en contexte, qui nous permet de comprendre la situation médiatique vue par un média rap bien installé. 

Émergence du rap dans les émissions de variétés

Le rap étant le style musical le plus écouté et le plus vendeur, il s’est tout de même imposé petit à petit sur les plateaux de télévision. 

En 2007, l’émission Taratata présentée par Nagui, a accueilli Diam’s, qui était alors en pleine ascension artistique et médiatique : Diam's "Feuille blanche" (Live Taratata Mai 2007). Sa prestation est dans l’air du temps, qui cherche à montrer des artistes féminines ; le fait qu’elle ait été alors au top des classements de vente la rendait aussi quasiment incontournable...

La présence des rappeurs au sein des émissions de variétés fait partie d’une stratégie spécifique à la télévision française, la stratégie du “ Rap-Chanson”, qui associe chanteur.se de variété et rappeur.se. L’association de deux artistes de styles différents est construite comme une histoire d’amour, destinée à surprendre et à attendrir le public. Le but est autant de permettre aux artistes de rap de toucher une cible généraliste que de tenter de rafraîchir l’image de grandes figures de la culture pop. 

Un des featuring les plus marquants a été celui de Patrick Bruel avec La Fouine en 2012, pour une chanson engagée contre le harcèlement, ou encore celui de Chris (Christine and the Queens) avec Booba. Ces featurings font souvent débat au vu de leur originalité parfois radicale, et par la confrontation qu’ils supposent de deux mondes complètement différents. 

Certains featuring quant à eux sont très populaires et font tous les plateaux télévisions comme celui d’ Angèle et Damso sur Démonsaux Victoires de la Musique 2022.Certains artistes venant du monde du rap se sont fait une place sur les plateaux  au point qu’on en est venu à les considérer comme des produits tellement ils sont souvent invités et font partie des programmes de manière récurrente. Ce sont les “rappeurs TF1”, parmi lesquels Gims, Dadju, Bigflo et Oli, Soprano… Ces trois derniers artistes ont même été des jurys de The Voice par exemple. 

Les cérémonies

Après des années à avoir été oublié lors des grandes cérémonies de la musique française, le rap s’est rendu honneur à lui-même en mettant en place la cérémonie Les Flammes, première cérémonie en l’honneur des cultures populaires se déroulant le 11 mai 2023. Diffusée à la fois sur 6Play, en direct sur YouTube, et sur la chaîne Twitch de Maxime Biaggi, la grand-messe du rap français a supposé un immense coup de projecteur sur un style et un univers à part entière.

L’initiative prise par la teamBooska P et YARD, soutenue par Spotify France, a réuni au théâtre du Châtelet, à Paris, un parterre impressionnant de stars du rap français, mais aussi d’acteurs clés de l’industrie musicale.

Fort de son succès, le format a été renouvelé le 25 avril 2024, et cette fois-ci en direct à la télévision ! La première édition était retransmise sur W9 seulement à 23h. 

Cette année, la cérémonie a eu son heure de gloire en étant en prime time sur W9. Une grande avancée pour le rap à la télévision, car c’est désormais la première cérémonie en direct qui lui est dédiée.

Comment et pourquoi les Flammes sont-elles nées ?

Le rap français et la culture hip-hop en général se sont toujours sentis peu représentés dans les cérémonies de la musique française: peu d’artistes invité.e.s, des sélectionné.e.s perdant.e.s sans grande logique… 

En 2022, le rappeur marseillais SCH, a été récompensé avec JVLIVS2 pour “l’album le plus streamé masculin” aux Victoires de la Musique. Dans son discours, l’artiste remercie chaleureusement son public pour le prix mais se dit gêné d'être récompensé, alors que tant d’autres artistes non présents auraient pu être tout autant mis en valeur.

Ce phénomène d’invisibilisation partielle et partiale dure depuis des années, que ce soit sur France Télévisions ou sur TF1 avec les NRJ Music Awards. Les Flammes ont donc été créées pour pallier à un manque criant, et pour célébrer les cultures urbaines et mettre à l’honneur les artistes de celles-ci.

La reconnaissance des Victoires de la Musique

Le 9 février 2024 a eu lieu la 39ème cérémonie des Victoires de la Musique pour récompenser les artistes s’étant illustré.e.s l’année passée. La cérémonie a fait parler d’elle positivement dans le milieu rap vu qu’un bon nombre d’artistes urbains sont sortis vainqueurs de leur catégorie : Yamê pour la révélation masculine, Damso pour le meilleur concert avec QALF Tour, Shay pour la création audiovisuelle pour Commando, Aya Nakamura en tant que phénomène international et Gazo pour l’artiste masculin (ex-aequo avec Vianney).

Les interviews des artistes

La relation télévision-rap s’est construite sur des interviews trop souvent à charge.

Dans l’une des conférences des RUN, “Raconter le mouvement : rap et médias, l’impossible entente”, Thomas Blondeau recontextualise le rap à la télévision, et rappelle combien la profession médiatique avait pour habitude de se moquer des rappeurs pour leurs lacunes comportementales et  leurs vocabulaires limités. Cette perception des artistes comme étant « peu présentables » a donc limité leur médiatisation.

Pour illustrer la  mauvaise foi télévisuelle face aux artistes de rap, l’équipe des RUN vous conseillent cette vidéo du média rap Booska-P : RAP VS LA TV : les moments les plus gênants (Vald, Nekfeu, Damso, Rohff...)

Cette vidéo résume certaines des pires interviews à la télévision. Il faut cependant nuancer :  malgré les incompréhensions, certains artistes ont choisi de revenir sur les plateaux pour de nouvelles promotions, et ont favorisé le rapprochement des journalistes et des artistes. Chaque partie ayant travaillé sur ses a priori, le rendu a pu devenir très satisfaisant et intéressant. 

Certains artistes peuvent par exemple prendre les devants en s’appropriant le plateau, et en tournant l’interview à leur avantage. C’est le cas de l’interview, de Bigflo et Oli au JT de 20h de Laurent Delahousse sur France 2 qui s’est transformé en freestyle, et qui a étonné de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux. Tout simplement une belle réussite !

Leur intervention faisait sûrement référence à Sniper et plus précisément à Tunisiano, qui dans “La France, itinéraire d’une polémique” raconte l’histoire d’une interview où il répond aux questions en freestyle

La diversification des formats et la révolution numérique

Malmené par la télévision, le rap a évolué seul de son côté, toujours aux côtés de grands médias tels que la radio et internet, mais en utilisant de nouveaux formats qui lui ressemblent.

Les médias rap depuis des années se sont multipliés : chaînes Youtube, comptes Instagram, chaînes Twitch, podcasts, magazines, sites internet… Tous les nouveaux supports ont été mis à profit. De véritables télévisions se sont ainsi créées via ces supports, qui sont devenues des vitrines permettant aux amateurs de rap de suivre l’actualité et aux artistes de faire leur propre communication. 

À partir des années 2000, les formats se développent en grand nombre, avec l’Abcrduson, Booska-P, Mouv’, Madame Rap, Views…

Certains rappeurs créent même leur propre média, comme c’est le cas pour Booba qui en 2014 fonde OKLM (radio et TV).  Le média s’est arrêté brutalement en 2020, sans que l’on sache toutes les raisons de cette mort subite. OKLM a néanmoins contribué à propulser des talents avec le label de Booba, 92i records, tels que Siboy et SDM.  L’émission La Sauce avec Mehdi Maïzi qui était la tête d’affiche du média a également beaucoup fait pour la révélation et la promotion des talents. 

Influence des plateformes de streaming sur la visibilité du rap

Séries et télé-réalité

Une série sur le rap ? ça vous dit quelque chose ? 

2020 a été une année significative dans l’audiovisuel français avec la série Validé qui a mis presque tout le rap game français d’accord . Première série qui représente le rap français, le casting de Validé a réuni une pléiade d'acteurs issus de la scène rap française, tant du côté des artistes principaux que des acteurs en coulisses (managers, programmateurs radio, médias, réalisateurs, etc.). Outre les protagonistes principaux, on retrouve des personnalités diverses telles que Lacrim, Driver, Ninho, Kool Shen, Soprano, JR O Chrome, Gringe ou Dry. Chacun incarne son propre rôle, et pour certains d'entre eux, cette expérience marque une première apparition à l'écran. Après avoir propulsé les carrières d'Hatik et Bosh dans l'industrie musicale, Validé a peut-être suscité chez certains rappeurs une nouvelle passion pour le cinéma.

Validé a remporté un franc succès sur les 2 saisons, et une troisième saison est en préparation. (Disponible sur Canal +)

Encore mieux, une télé-réalité musicale a été consacrée au rap sur la plateforme Netflix Nouvelle École.  

Avec trois saisons à son actif, la série cartonne depuis 2022 et est devenue un rendez-vous pour les amateurs de rap ou les personnes curieuses. Le but de cette émission est de dénicher les futurs talents du rap français. Les candidat.e.s s'affrontent sur les différentes épreuves pour remporter  100 000€.

En 2024, la 3ème saison a suscité beaucoup de réactions et a été un événement sur les réseaux sociaux de par les nouveaux candidats et le nouveau jury avec SCH, SDM et Aya Nakamura. 

Twitch

Initialement une plateforme de streams de jeux vidéo, avec ses 30 millions de visiteurs quotidiens, a su se développer sur de multiple sujets de société, et le rap n’a pas raté l’occasion de s’y manifester, et s’y implanter.

La diffusion d’événements tels que Les Flammes a confirmé l’intérêt réciproque de la plateforme et du milieu rap. Mais leurs rapports sont depuis quelques années déjà étroits. Plusieurs rappeurs sont par exemple déjà venus sur des chaînes de gaming pour faire la promotion de leur album : Vald, Dinos, PLK, Doums…Dernièrement, l’émission de rap le DVM SHOW, lancée en juin 2023, a fait beaucoup parler d’elle. Depuis un an maintenant, l’émission accueille des noms célèbres comme Aya Nakamura, Zola, Koba LaD, Dadju, Tayc…

La recette magique de cette émission est que rien n’est préparé en amont : pour un aspect plus authentique, dans les codes de Twitch, tout est en strict live

D’autres émissions comme Le Bloc créé par le média Dose émergent de plus en plus sur la plateforme.

Youtube et le rap : une histoire fusionnelle

Décryptages, critiques, interview, réactions, parodies, les créateurs de contenus s’en donnent à cœur joie pour exprimer leurs avis !

Des médias comme Booska-P, Le Règlement ou bien des créateurs comme Raska ou Yaniss (le Rap En Mieux) enchaînent les analyses et les vidéos sur l’actualité du rap. 

Leur audience large qui peut propulser des carrières avec une grande visibilité à la clé. La vidéo de Seb sur Rilès en 2017 a permis au rappeur français de se faire connaître, et cela a aussi été le cas pour KIK (Kikesa) en 2018 (fierté nancéienne !)

Youtube est un tremplin pour les artistes avec les interviews et les émissions qui leur sont consacrées. Les émissions comme CLIQUE ou Le Code par exemple mettent en avant un artiste à travers une interview complète.

Au-delà de ces interventions dédiées, les rappeurs sont de plus en plus invités dans les vidéos des youtubeurs généralistes. Depuis plusieurs années, ces deux mondes ont grandi ensemble et ont fusionné sur certains points, notamment dans les rencontres entre les personnalités. 

Vald, Bigflo et Oli, SCH, Soso Maness, Naza sortent du contenu rap pour faire du divertissement, sans compter la participation du duo marseillais, SCH et Soso Maness au GP Explorer 2 organisé par Squeezie. 

En parallèle, certains youtubeurs se lancent dans la musique et dans le rap depuis plusieurs années. Mister V par exemple a réussi son pari en la matière, avec une carrière réussie sur Youtube mais aussi dans le rap. Malgré un début plutôt humoristique, il a su se démarquer et trouver une audience et s'offrir des featurings de qualité comme celui avec PLK, qui lui a valu un single de diamant. 

En 2024, le Youtubeur Théodort a supprimé tout son contenu sur sa chaîne pour se consacrer entièrement à la musique avec un album accueilli par les auditeurs de manière mitigée. Malgré les critiques, l’artiste a connu un franc succès avec son album Imad qui s’est écoulé à 12 183 exemplaires en première semaine dans l’Hexagone.

Les deux industries évoluant étroitement ensemble, depuis juin 2024, le streaming freemium et le streaming vidéo dont les vues Youtube sont désormais comptabilisées dans les ventes d’albums. Changement réalisé par la SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique), la comptabilisation s’effectue sous cette échelle : 7 streams gratuits sont devenus l’équivalent d’un stream payant. 

Les réseaux sociaux : la mise à profit

Les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans l’ascension du rap et dans la découverte de nouveaux talents. 

Il y a quelques années, les comptes de rap comme @1Minute2Rap, le Règlement et le Rap Français mettaient en place des concours où les artistes lâchaient leur freestyle sur Instagram et sont soumis aux votes des internautes et d’un jury. Des comptes comme ceux-ci, mettent encore aujourd’hui en lumière de potentiels futurs artistes. 

Tout cette hype a prospéré avec l’évolution des réseaux sociaux, et Tiktok joue aujourd’hui un rôle important dans le classement rap des plateformes, au point que nous pouvons aujourd’hui parler de « sons Tiktok ». Que cela soit voulu ou pas par l’artiste, ces sons peuvent percer rapidement sur un extrait qui devient viral accompagné par une trend. Les trends propulsent des sons et les mettent tout de suite en avant grâce à l'algorithme de Tiktok. 

Les meilleurs exemples de promotion par ce réseau social pourraient être les suivants : Kerchak, avec son titre Sabor, qui a lancé sa carrière et a promu la vague de Jersey Drill, encore peu développée en France en 2022 ; Disiz a signé son grand retour avec Rencontre en feat avec Damso, un son qui a connu un succès immédiat, et qui a été repris par l’application entière, ce qui a supposé un sacré coup de pouce pour son album Amour (merci Tiktok !) ; Carbonne, rappeur méconnu, a été propulsé au début de l’été 2024 avec Imagine, titre repris en boucle sur la plateforme.

L'évolution des collaborations

C’est ainsi que depuis quelque temps, on aperçoit une large amélioration de l’approche du rap par la télévision. Le rap est de plus en plus présent sur les médias généralistes, qui entendent ainsi attirer la cible des plus jeunes. 

Rap et publicités télévisées

Les rappeurs sont présents dans des pubs télévisés et sont même parfois ambassadeurs d’une marque.

SCH a signé cette année trois pubs pour Uber Eats, dont une plutôt drôle avec son sosie qui perce sur Tiktok.

De son côté, la marque Omega a choisi un titre de SDM pour une publicité en l’honneur des JO 2024 se déroulant à Paris au début de l’été 2024.

Voici un top 10 de Brut qui remet en lumière plusieurs exemples (pour certains iconiques !) de ces dernières décennies.

 

Des émissions de rap de plus en plus présentes

Élément marquant de 2024, Skyrock, 1ère radio urbaine et 2ème radio musicale en France, arrive à la télévision avec Planète Rap, l’émission phare présentée par Fred Musa. Chaque jeudi à 21h, en exclusivité sur Culturebox et rediffusé sur France 2, le vendredi en 3ème partie de soirée, Fred recevra un artiste qui fera des lives en direct, et proposera des séquences décryptage du rap, des sujets d’actualités, une rubrique “Planète Culte”... Est-ce là la bonne recette définitive d’un Planète Rap en images et à la télévision ?

Si le sujet vous intéresse, les RUN ont écrit il y a quelques mois sur le sujet, cliquez ici !

La chaîne ARTE occupe une place dans le monde du rap avec plusieurs concepts : des documentaires divers sur le rap, des séries sur le rap, la branche ARTE CONCERT “Dans le club” qui fédère le rap d’hier et aujourd’hui... 

Pour conclure, le rap et la télévision ont trouvé un équilibre, qui reste néanmoins fragile. Le rapport de force s’est inversé : la télé a besoin du rap, notamment pour attirer les plus jeunes qui s’éloignent de plus en plus du poste. 

Après des décennies d’incompréhensions et de mésententes, les rappeurs encore présents à la télévision maîtrisent désormais les codes et savent tirer des avantages des questions déplacées ou des opportunités de s’ouvrir à un nouveau public. 

Les artistes sont devenus méfiants avec les médias traditionnels, et la nouvelle génération qui privilégie les médias en ligne apprécie le fait que les musicien.ne.s soient leur propre média et puissent maîtriser leur communication. Les rappeurs et rappeuses n’ont finalement plus besoin d’aller faire leur publicité sur les plateaux pour exister. PNL est ainsi le grand exemple de cette nouvelle donne, qui se passe de la télévision et qui n’opère que grâce aux réseaux sociaux. 

Comme dirait Kalash Criminel dans son titre ADN : “Salut tous les terriens sauf Thierry Ardisson”...

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